Rituel thérapeutique, pratiqué depuis le XVIème siècle, le « bilo » est une sorte de rituel de guérison ou d’exorcisme. Ce rite est pratiqué dans la partie du Sud-Est de Madagascar. Il est surtout réputé chez les clans Bara. Le « bilo » est décrit comme un malade qui n’a pas pu être soigné. Il résiste à tous les traitements. Il est donc déclaré habité par un esprit malfaisant. Cette personne est alors perçue comme « bilo », c’est-à-dire, en danger. Pour réussir à la sauver, il faut transcender cet état. La famille du malade fait appel à un devin guérisseur qui présidera le rituel afin de guérir la personne malade. Le traitement traditionnel « bilo » désigne donc à la fois le nom de la personne malade et celui du rituel appliqué.
Le rituel dure une semaine et se fait en deux étapes. Il existe le « famohizam-bilo » ou l’ouverture du « bilo » et le « fampinomam-bilo » ou la conclusion du bilo.
Lors du « famohizam-bilo », toute la famille du malade assiste au rituel, ainsi que les villageois. Le malade est vénéré et respecté. Des hommes et des femmes appelés « mahavatsy » sont au service du malade pendant le traitement de sa guérison.
Pendant la journée de l’ouverture du bilo, la personne malade visite les alentours du village, suivie par les « mahavatsy ». Les villageois lui donnent du riz et du manioc. La nuit est animée par une séance de chant et de danse. Les femmes du village chantent en chœur en claquant leur main. Le malade danse à son tour au son d’un accordéon ou d’une cithare. Durant le « fampinomam-bilo », le chant et la danse ne cessent de s’intensifier. Un bœuf choisi par la personne malade est ligoté et sacrifié. Le rituel s’achève après que le « bilo » ait bu le sang du bœuf sacrifié. Le rituel achevé, le malade est censé être guéri.
Henintsoa.R